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Réforme DPE en 2025‑2026 : entre controverse et changements majeurs

Réforme DPE en 2025‑2026 : entre controverse et changements majeurs
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), désormais opposable et central dans les transactions immobilières, a suscité de fortes critiques dans un rapport de la Cour des comptes du 3 juin 2025. Sont pointées la mise en œuvre hâtive de la méthode 3CL‑DPE et des fraudes sur les diagnostics. Pour répondre, plusieurs mesures s’appliquent dès l’été 2025 dans le cadre d'une réforme DPE : QR code certifiant le diagnostiqueur, validation Ademe obligatoire, contrôles accrus, sanctions renforcées. À partir du 1er janvier 2026, le coefficient de conversion électrique évolue de 2,3 à 1,9, entraînant le reclassement de millions de logements, notamment les passoires thermiques chauffées à l’électricité. Ces évolutions auront un impact significatif sur la valeur immobilière et l’accès aux aides.

Table des matières

🧭 Introduction

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu un pivot essentiel des transactions immobilières en France : obligatoire depuis 2021 pour vendre ou louer, il influence les prix et conditionne l’accès aux aides. Pourtant, ses limites techniques, ses fraudes et la rapidité de sa mise en œuvre ont récemment suscité de vives critiques. Ce contexte incite à revisiter autant le fond que la forme du dispositif dans une réforme DPE pour 2026.

1. Les critiques de la Cour des comptes

Dans son rapport rendu le 3 juin 2025, la Cour des comptes septifie une réforme précipitée, mal anticipée et source de fragilités juridiques et techniques. Elle critique notamment l’application sans transition de la méthode 3CL‑DPE instaurée en 2021, et déplore le manque de pilotage institutionnel entre les ministères concernés (source).

L’opposabilité du DPE accroît les risques : une étiquette erronée peut entraîner des pertes pouvant atteindre 1.000 €/m², voire une décote jusqu’à ‑28 % pour les biens mal classés.

2. Fraudes et fiabilité mise à mal

Depuis l’interdiction de location des logements classés G à partir du 1er janvier 2025, la fiabilité des diagnostics est devenue cruciale. La Cour dénonce un manque de transparence dans le système de formation, une insuffisance des contrôles, et des cas de diagnostics bâclés ou falsifiés.

3. Plan gouvernemental : fiabiliser le DPE dès l’été 2025

Pour répondre aux critiques, deux arrêtés publiés en juin 2025 renforcent fortement le dispositif dès le 1er juillet 2025 :

  • Obtention d’un QR code à présenter sur site confirmant la certification du diagnostiqueur.
  • Apposition d’un QR code Ademe dès septembre 2025 sur chaque DPE permettant une vérification en ligne.
  • Bloquer l’affichage des étiquettes Énergie/Climat tant que le DPE n’est pas validé par Ademe.
  • Renforcement des sanctions : suspension de 18 à 24 mois pour les diagnostiqueurs récidivistes.
  • Audit automatisé, formations accrues et augmentation drastique du nombre de contrôles (objectif de 10 000 inspections/an en 2025).

Valérie Létard, ministre du Logement, considère ces mesures comme essentielles pour restaurer la confiance dans un outil clé de la rénovation énergétique (source).

4. Réforme du coefficient de conversion électrique : +1 classe DPE dès 2026

Le 9 juillet 2025, le Premier ministre François Bayrou annonce une réforme majeure du coefficient de conversion de l’électricité (CEP) : celui-ci passera de 2,3 à 1,9 au 1er janvier 2026, en conformité avec la directive européenne.

Conséquence : 7 millions de résidences principales (soit ~47 %) chauffées à l’électricité progresseront d’une classe énergétique, et 850 000 logements actuellement classés F ou G sortiront du statut de passoire thermique – sans travaux.

Cependant, certains experts craignent que ce reclassement, s’il n’est pas accompagné d’incitations à la rénovation, n’affaiblisse l’engagement des propriétaires vis-à-vis des travaux énergétiques.

5. Réforme DPE : impacts pour les propriétaires et le marché immobilier

Thématique Enjeu principal
Location Les biens G interdits dès janvier 2025, les F dès 2028, dispensés d’interdiction s’ils basculent en E ou D en 2026.
Audit obligatoire Requis pour les biens classés E, F, G. La réforme 2026 peut faire tomber cette obligation pour certains.
Valeur du bien Une meilleure classification augmente la valeur et l’attractivité sur le marché.
Accès aux aides Amélioration de l’étiquette facilite l’accès aux programmes comme MaPrimeRénov’.

6. Les recommandations pratiques par dpe‑expert.fr

Pour les propriétaires

  • Vérifier la certification du diagnostiqueur via le QR code Ademe.
  • Refaire un DPE avant septembre 2025 pour s’assurer qu’il soit validé en base Ademe.
  • Pour les logements chauffés à l’électricité (notamment F/G), mieux vaut attendre le 1er janvier 2026 avant de renouveler le diagnostic.

Pour les professionnels

  • Mettre à jour les logiciels DPE pour qu’ils intègrent la validation Ademe.
  • Former toute l’équipe aux nouvelles exigences réglementaires.
  • Informer vos clients des opportunités liées au futur reclassement d’ici 2026.

7. Conclusion sur la réforme DPE : une transition sous tension

Le DPE s’impose aujourd’hui comme un pilier de la régulation immobilière et énergétique. La réforme annoncée pour 2026, combinée à un plan de fiabilisation dès juillet 2025, vise une transformation profonde du dispositif. Mais pour qu’il soit crédible, efficace et juste, le DPE doit s’appuyer sur une méthodologie robuste, une certification fiable, et une articulation claire avec les politiques de rénovation.

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FAQ sur la réforme DPE en 2026

Qu’est‑ce que la réforme annoncée du DPE au 1er janvier 2026 ?

La réforme consiste principalement à réduire le coefficient de conversion de l’électricité, passé de 2,3 à 1,9, afin de mieux refléter le mix énergétique national et corriger le biais défavorable aux logements chauffés à l’électricité. Environ 850 000 logements sortiraient ainsi du statut de passoire thermique sans travaux.

Elle est critiquée car en améliorant mécaniquement la classification énergétique de certains logements, elle pourrait décourager les travaux de rénovation énergétique et ralentir la lutte contre la précarité énergétique.

Elle s’appliquera à compter du 1er janvier 2026 pour tous les DPE nouveaux ou mis à jour après cette date.

Les logements chauffés à l’électricité, notamment ceux de classes F ou G, pourraient passer à E ou mieux. Cela concerne environ 850 000 logements, soit environ 14 % des passoires thermiques actuelles.

Non, les diagnostics réalisés entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2021 deviennent caduques à compter du 1er janvier 2025. Seuls les DPE postérieurs à cette date restent valides.

Les logements classés G ne peuvent plus être loués dès le 1er janvier 2025. Ceux classés F le seront à partir de 2028, et les E progressivement jusqu’en 2034.

Non, les DPE réalisés après juillet 2021 restent valides. Avec la réforme, une nouvelle attestation pourra être téléchargée via l’Observatoire Ademe sans réévaluation à la baisse.

Elle pourrait redonner une meilleure valeur aux logements chauffés à l’électricité, soulageant les bailleurs concernés tout en introduisant un risque de réduction des incitations à rénover.

Depuis juillet 2024, une réforme distincte a recalculé les seuils pour ces petites surfaces, réduisant le nombre de passoires thermiques sans exiger de nouveaux DPE pour des logements déjà diagnostiqués post‑juillet 2021.

La Cour des comptes a souligné des lacunes dans la fiabilité du DPE malgré sa montée en importance. Elle préconise des contrôles renforcés et une professionnalisation accrue des diagnostiqueurs avant fin 2026.